Quelle image de la femme Maupassant donne t il dans son roman bel ami
Français
lailove
Question
Quelle image de la femme Maupassant donne t il dans son roman bel ami
1 Réponse
-
1. Réponse Lalipatatorne
"Bel Ami et les femmes. Les femmes ont un rôle très marquant dans l’œuvre de Maupassant et plus particulièrement dans Bel Ami. En effet, sans elles, le personnage principal du roman n’aurait aucune raison d’exister. Sa vie prendrait alors un tournant de morosité et d’ennui affligeants et aucun thème abordé dans le récit n’aurait de sens. L’ascension sociale de Duroy se réalise grâce à ces personnages adjuvants. Elles sont omniprésentes et servent à la progression du récit tout comme à l’évolution de Bel Ami. Au début du roman, Duroy est en manque d’amour et c’est Rachel qu’il croisera en premier sur son chemin. Rachel est une prostituée, une de celles que le lecteur rencontre souvent dans l’œuvre de Maupassant. Vulgaire et grossière, elle est le reflet d’une société de fin de siècle et plus particulièrement d’un endroit considéré dégradant comme les Folies Bergère. Même si elle a, par son expérience, l’habitude des hommes, elle ne reste pas insensible au charme que dégage Duroy. C’est dire à quel point Duroy a une facilité à faire succomber les femmes. Au chapitre II, lors du dîner chez Forestier, Duroy rencontre les femmes qui progressivement l’aideront à atteindre le but qu’il s’est fixé.
La première femme qu’il découvre est Madeleine Forestier, l’épouse de son ami. C’est une « jeune femme blonde et jolie » qui bénéficie d’un portrait physique précis et élogieux. Elle mêle beauté et intelligence. Dès leur première rencontre elle perce la nature secrète de Duroy. Elle sait aussitôt que cet homme ira loin et, lorsqu’il parle de l’Afrique, elle le couve d’un regard « protecteur et souriant ». Elle perçoit son talent de journaliste mais surtout celui de séducteur et elle l’invite à faire la cour à MmeWalter de sorte à attirer la sympathie de son patron. Madeleine Forestier est une journaliste de talent. Lorsque Duroy entre dans son cabinet, il la voit avec « une grande page de papier demeurée écrite à moitié ». Le lecteur suppose alors qu’elle rédige les articles de son mari avant de rédiger ceux de Duroy. Elle s’intéresse aussi à la politique et côtoie les représentants du pays, les hommes les plus influents, ce qui la rend encore plus singulière dans la mesure où très peu de femmes pouvaient s’enorgueillir d’être autant investies dans la vie politique. De plus, très représentative de son époque et de son milieu, Madeleine Forestier est une femme infidèle. Elle trompe son mari avec LarocheMathieu, le ministre des affaires étrangères, et il est très probable qu’elle le fasse par intérêt. Cet adultère la mène au divorce. Elle « connaît tout le monde sans avoir l’air de voir personne ; elle obtient ce qu’elle veut, comme elle veut et quand elle veut. ». Elle est un précieux trésor pour un homme qui rêve de s’élever dans la société. Grâce à elle, Duroy jouira d’une grande notoriété dans le milieu journalistique et assurera un début de fortune en partageant l’héritage reçu de Vaudrec. Madeleine Forestier est l’élément déclencheur du processus d’ascension chez Duroy. Son portrait psychologique repose sur une certaine ambiguïté, femme séduisante, Maupassant a su lui donner des traits masculins à travers son penchant pour la politique et son sens du calcul. Mme de Marelle, qui deviendra rapidement la maîtresse de Duroy est un exemple de maîtresse parfaite. Elle est séduisante, attirante et fait preuve d’une grande indulgence. Contrairement à Madeleine Forestier, elle a d’autres préoccupations, elle apprécie l’amusement et l’amour. Elle n’hésite pas, pour garder son amant, à dépenser de l’argent. Elle apparaît tout au long du roman jusqu’à la dernière page où son rôle de maîtresse se poursuit. MmeWalter est la deuxième maîtresse de Duroy. Une femme qui découvre le plaisir sur le tard. Avant sa rencontre avec Duroy, elle était « une de ces femmes dont on n’a jamais rien murmuré ». Elle tombe très vite sous le charme de Bel Ami mais résiste avant de s’offrir à lui. Sa conquête s’apparente à une stratégie : Duroy, possédant la femme de son patron, peut à présent concrétiser ses rêves ambitieux, intime de la famille, il en deviendra membre en séduisant Suzanne. Suzanne est la dernière femme du roman qui aimera Duroy. Cette « frêle poupée blonde, trop petite mais fine, avec la taille mince » marque la dernière étape de l’évolution du personnage. Elle représente la jeunesse et l’innocence dans un monde corrompu. Elle se donne entière à Duroy, accepte de se faire enlever de lui sans se douter que ce dernier veut l’épouser par intérêt. En effet, sa dot de dix millions de francs lui permettra de monter encore socialement. Toutes les femmes dans le roman sont des facteurs d’élévation sociale. La séduction semble ici indissociable de l’amour de la réussite et par conséquent de l’argent et du pouvoir."
- studyrama, fiche de cours