svp quelqu'un peut m'aider à résumer c texte : LA BIFURCATION Capable de raison, notre espèce est tout autant capable de folie ; en même temps qu’Homo sapiens,
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krandouche
Question
svp quelqu'un peut m'aider à résumer c texte :
LA BIFURCATION
Capable de raison, notre espèce est tout autant capable de folie ; en même temps qu’Homo
sapiens, nous avons réalisé, selon la remarque d’Edgar Morin, Homo demens. Or l’état
actuel de notre planète peut être résumé par la dénomination de Demens. Pris de folie les
hommes préparent, en y consacrant l’essentiel de leurs richesses, de leur énergie, de leur
intelligence, leur suicide collectif. Un seul chiffre suffit à montrer l’étendue de ce délire
collectif : chacun des cinq milliards d’hommes, où qu’il vive sur la Terre, est suivi en
permanence par un véhicule piégé invisible chargé de 3 000 kg de T.N.T., prêts à exploser.
Pour le tuer à coup sûr, 1 kg suffirait. Les 2 999 kg supplémentaires sont inutiles et ont coûté
si cher qu’une bonne part de l’humanité vit dans une misère insupportable. Qui a voulu
cela ? Personne, c’est trop absurde. Mais pourtant cela est. La logique individuelle de ceux
qui veulent se protéger en menaçant les agresseurs éventuels de représailles a abouti à une
situation qui est sur le point de leur échapper. Par accident, par erreur, les hommes
disparaitront tous, car chacun n’aura pensé qu’à préserver sa propre survie. […] Il est urgent
de comprendre combien, en raison de l’évolution de leur effectif et du développement des
techniques, les hommes sont devenus solidaires ; solidaires comme les rouages d’une
montre. Le sort de chacun dépend de tous les autres ; mais ils poursuivent leurs rêves de
petits bonheurs égoïstes, dont la somme ne peut être qu’une défaite définitive de toute
l’espèce face au seul ennemi qui vaille tous les héroïsmes : la mort.
Nous sommes aujourd’hui face à une bifurcation dont le seul mérite est d’être
clairement définie :
-Ou bien les hommes extrapolent les attitudes qu’ils ont adoptées depuis quelques
siècles. Ils continuent à agir comme si la seule finalité des divers groupes, ethnies, Églises,
nation, était leur propre perpétuation. Chaque société se referme sur elle-même, inquiète,
obsédée par le danger que représentent les autres, prête à affecter la plus grande part de
ses ressources économiques, intellectuelles, humaines, à la préparation de sa défense.
Tous les moyens apparaissent justifiés à chacun pour faire triompher sa propre cause.
L’accumulation de ces craintes aboutit au surarmement, et l’issue, à échéance plus ou moins
proche, selon le hasard des choses, est inéluctable : un conflit général qui précipite la totalité
de l’espèce (et beaucoup d’autres avec elle) dans le néant ;
- Ou bien les hommes acceptent de regarder en face la réalité d’aujourd’hui. Ils
constatent que leurs sorts sont liés ; que lorsque la cloche sonne, quelque part sur la terre, à
Kaboul ou à Santiago, le glas concerne chacun de nous, où qu’il soit ; que la violence est
devenue à la fois meurtrière pour celui qui en est victime et suicidaire pour celui qui y a
recours. Ils admettent alors que de nouvelles méthodes doivent être aussi mises au point
pour résoudre les inévitables conflits.
Comment faire pour que l’histoire s’oriente vers cette seconde voie ? D’abord
accélérer la prise de conscience de la réalité. Nous sommes tentés de nous réfugier dans les
satisfactions que procurent nos activités étroitement locales : le mathématicien ajoute un
terme à son équation, le chimiste met au point un nouveau produit, l’historien précise la date
d’un lointain événement… et ils ne prêtent pas attention au sol qui s’effondre sous eux
pendant qu’ils travaillent ou qu’ils rêvent. Là est sans doute la grande responsabilité des
« clercs » d’aujourd’hui, s’ils ne veulent pas trahir leur mission : faire entendre le cri qui
réveillera leurs contemporains.
Ensuite entrainer une adhésion générale à une définition de l’homme. Tant que des hommes
pourront être méprisés et rejetés vers des destins médiocres, au nom de la couleur de leur
peau, de la forme de leur nez, ou du niveau de leur quotient intellectuel, c’est le sort de tous
qui sera en péril. Indépendamment de toutes les opinions, de toutes les croyances, de toutes
les options, il doit être possible de dégager un regard commun des hommes sur eux-mêmes.
Albert Jacquard,
Le monde diplomatique, juin 1987
LA BIFURCATION
Capable de raison, notre espèce est tout autant capable de folie ; en même temps qu’Homo
sapiens, nous avons réalisé, selon la remarque d’Edgar Morin, Homo demens. Or l’état
actuel de notre planète peut être résumé par la dénomination de Demens. Pris de folie les
hommes préparent, en y consacrant l’essentiel de leurs richesses, de leur énergie, de leur
intelligence, leur suicide collectif. Un seul chiffre suffit à montrer l’étendue de ce délire
collectif : chacun des cinq milliards d’hommes, où qu’il vive sur la Terre, est suivi en
permanence par un véhicule piégé invisible chargé de 3 000 kg de T.N.T., prêts à exploser.
Pour le tuer à coup sûr, 1 kg suffirait. Les 2 999 kg supplémentaires sont inutiles et ont coûté
si cher qu’une bonne part de l’humanité vit dans une misère insupportable. Qui a voulu
cela ? Personne, c’est trop absurde. Mais pourtant cela est. La logique individuelle de ceux
qui veulent se protéger en menaçant les agresseurs éventuels de représailles a abouti à une
situation qui est sur le point de leur échapper. Par accident, par erreur, les hommes
disparaitront tous, car chacun n’aura pensé qu’à préserver sa propre survie. […] Il est urgent
de comprendre combien, en raison de l’évolution de leur effectif et du développement des
techniques, les hommes sont devenus solidaires ; solidaires comme les rouages d’une
montre. Le sort de chacun dépend de tous les autres ; mais ils poursuivent leurs rêves de
petits bonheurs égoïstes, dont la somme ne peut être qu’une défaite définitive de toute
l’espèce face au seul ennemi qui vaille tous les héroïsmes : la mort.
Nous sommes aujourd’hui face à une bifurcation dont le seul mérite est d’être
clairement définie :
-Ou bien les hommes extrapolent les attitudes qu’ils ont adoptées depuis quelques
siècles. Ils continuent à agir comme si la seule finalité des divers groupes, ethnies, Églises,
nation, était leur propre perpétuation. Chaque société se referme sur elle-même, inquiète,
obsédée par le danger que représentent les autres, prête à affecter la plus grande part de
ses ressources économiques, intellectuelles, humaines, à la préparation de sa défense.
Tous les moyens apparaissent justifiés à chacun pour faire triompher sa propre cause.
L’accumulation de ces craintes aboutit au surarmement, et l’issue, à échéance plus ou moins
proche, selon le hasard des choses, est inéluctable : un conflit général qui précipite la totalité
de l’espèce (et beaucoup d’autres avec elle) dans le néant ;
- Ou bien les hommes acceptent de regarder en face la réalité d’aujourd’hui. Ils
constatent que leurs sorts sont liés ; que lorsque la cloche sonne, quelque part sur la terre, à
Kaboul ou à Santiago, le glas concerne chacun de nous, où qu’il soit ; que la violence est
devenue à la fois meurtrière pour celui qui en est victime et suicidaire pour celui qui y a
recours. Ils admettent alors que de nouvelles méthodes doivent être aussi mises au point
pour résoudre les inévitables conflits.
Comment faire pour que l’histoire s’oriente vers cette seconde voie ? D’abord
accélérer la prise de conscience de la réalité. Nous sommes tentés de nous réfugier dans les
satisfactions que procurent nos activités étroitement locales : le mathématicien ajoute un
terme à son équation, le chimiste met au point un nouveau produit, l’historien précise la date
d’un lointain événement… et ils ne prêtent pas attention au sol qui s’effondre sous eux
pendant qu’ils travaillent ou qu’ils rêvent. Là est sans doute la grande responsabilité des
« clercs » d’aujourd’hui, s’ils ne veulent pas trahir leur mission : faire entendre le cri qui
réveillera leurs contemporains.
Ensuite entrainer une adhésion générale à une définition de l’homme. Tant que des hommes
pourront être méprisés et rejetés vers des destins médiocres, au nom de la couleur de leur
peau, de la forme de leur nez, ou du niveau de leur quotient intellectuel, c’est le sort de tous
qui sera en péril. Indépendamment de toutes les opinions, de toutes les croyances, de toutes
les options, il doit être possible de dégager un regard commun des hommes sur eux-mêmes.
Albert Jacquard,
Le monde diplomatique, juin 1987
1 Réponse
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1. Réponse anaisconte73
Salut.
Le texte parle de l'autodestruction de notre espèce et comment les Hommes virent au suicide collectif à cause de leur égoïsme. L'auteur veut à travers ce texte faire prendre un prise de conscience collective.
Voilà j’espère que ça va t'aider.